Une crise économique (et celle liée au Covid-19 impactera fortement l’économie mondiale) peut offrir aux futurs entrepreneurs plusieurs types d’opportunité.
Opportunité de reprise d’une affaire existante
On le devine, et cela se précise, qu’il y aura de nombreuses entreprises qui feront faillite, soit par manque de cash pour assumer toutes leurs charges durant la crise sanitaire, soit parce qu’elles étaient déjà fragiles avant le confinement et que l’arrêt obligatoire des activités leur aura porté le coup de grâce. Ainsi le Baron Luc BERTRAND, président de ACKERMANS et VAN HAAREN, a déclaré : « il faut soutenir les entreprises qui étaient saines et ont toutes les chances de le redevenir ». Mais que feront toutes les autres ?
Pensez, par exemple, au secteur HORECA. De très nombreux établissements vont disparaître. Et certains d’entre eux sont très bien situés. Ils seront à reprendre sans trop de risques si ce n’est celui d’une nouvelle pandémie et d’un nouvel épisode de confinement. Il faudra dès lors intégrer ce risque, peut-être même le prévoir dès maintenant dans l’aménagement du restaurant, de la brasserie ou du bistrot.
Un ingénieur français, qui souhaitait changer de vie, a senti le nouvel âge d’or du circuit court et a racheté une épicerie à vendre dans une grosse commune de 4.000 âmes en pleine crise du Covid-19. Il a ajouté une nouvelle gamme de produits et de nouveaux services (comme la livraison à domicile pour les seniors). Les habitants ont été nombreux à répondre permettant de multiplier par trois le chiffre d’affaires de son prédécesseur.
Ce sera aussi le cas dans de nombreux autres secteurs d’activité. Des entreprises seront à vendre alors même qu’elles répondent encore à un besoin du marché. Ces entreprises conservent donc un réel potentiel et offrent une opportunité énorme à des candidats repreneurs. Mais saisir l’opportunité nécessitera, dès maintenant, une recherche dans le secteur qui correspond adéquatement aux capacités du repreneur.
Opportunité de création de son entreprise
Quelques études ont montré que de nombreuses entreprises ont été créées en période de crise. En 2009, la KAUFFMAN FOUNDATION a réalisé une étude sur les entreprises reprises dans la liste des Fortune 500 et a constaté que 57 % d’entre elles avaient été lancées en période de récession économique !
Un bel exemple belge est celui de l’économiste Geert NOELS qui a fondé sa société de private banking ECONOPOLIS en pleine crise financière de 2009 et lance, en 2020, un nouveau service de gestion de patrimoine en ligne. Il l’a baptisé TWAIN, car Mark TWAIN est un de ses modèles pour sa vision du monde sans concession.
De nouveaux besoins apparaîtront pour répondre, par exemple, aux besoins des entreprises de réunions à distance, aux besoins de formation en visioconférences tant pour les entreprises que pour les institutions officielles chargées de la formation des demandeurs d’emploi, mais aussi un réel intérêt pour les circuits courts, etc.
De plus, les fonds d’investissement ont de l’argent à investir. Raphaël ABOU, CEO d’ALLYUM, a mené une enquête auprès de fonds de toutes tailles et de tous types. Il a obtenu 60 réponses qui indiquent que la moitié des fonds ne changent rien aux opérations en cours, que près de 80 % des fonds cherchent de nouveaux projets à financer, mais qu’un tiers d’entre eux retiendra des projets moins risqués. Cela laisse finalement de la marge pour les nouveaux projets !
Enfin, compte tenu du nombre d’emplois perdus, le repreneur aura davantage de choix pour finaliser ses recrutements.
Mais attention, pour trouver des investisseurs, il faudra montrer patte blanche.
Cela signifie que le demandeur de fonds devra présenter un business plan d’une grande rigueur. L’intrépide devra clairement indiquer quelles sont les valeurs de sa société, quelle est sa vision, dans quelle mesure son étude de marché démontre l’importance de la demande (surtout s’il s’agit d’un nouveau besoin des consommateurs lié aux nouvelles habitudes d’achat liées au Covid-19 décelé par le monteur du projet). De surcroît, le porteur de projet devra exprimer la façon dont son projet tient compte (entre autres) du risque d’une nouvelle pandémie.
Opportunité de développement/d’innovation/de pivot de son
entreprise
Pour beaucoup d’entrepreneurs, cette crise est/a été l’occasion de se réinventer! Des projets qui prennent une toute nouvelle direction, des business models qui sont complètement revus… Bref, un contexte qui oblige nombre d’entre nous à « pivoter », et à innover dans notre activité. Nous pouvons d’ailleurs observer que nombre d’entreprises/entrepreneurs ont « sorti des cartons » les projets sur lesquels ils n’avaient pas le temps de travailler…
La crise oblige tous les (futurs) entrepreneurs à bouger! Le statu quo n’est pas envisageable dans pareille situation… alors laissez vous inspirer, laissez vous tenter, ne vous laissez pas disparaître !
Bienvenue dans l’économie 2021 !
rédaction : coach LinKube, Sébastien LEGRAIN