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C’est en plein jetlag qu’Antoine Conté, porteur du projet Woodloc, s’est prêté au jeu de nos questions-réponses et revient sur sa fabuleuse expérience « startup fest ».

Antoine est LinKubé depuis presque 2 ans maintenant et entend bien révolutionner le monde du chalet. Woodloc consiste en la fabrication de chalets modulables, facilement montables et démontables et qui sont aussi très faciles à transporter. Antoine souhaiterait également que ses chalets puissent devenir, un jour, pourquoi pas, des logements sociaux.

La startup fest est un événement de grande ampleur qui attire, à Montréal, des participants et des conférenciers d’une douzaine de pays à travers le monde. Montréal devient, pour 5 jours, un endroit clé pour rencontrer toute une communauté « tech » par une approche pratique et instructive. Cette année, l’événement avait lieu du 10 au 14 juillet au parc de Dieppe, une péninsule encore inutilisée en face du Vieux-Port de Montréal.

L’aventure intéressait Antoine pour une foule de raisons : pour l’expérience, pour voir ce qui se fait ailleurs, pour rencontrer de nouvelles personnes, pour confronter son produit à un nouveau marché, etc. Et il l’a fait ! Plans de son chalet design dans ses valises, Antoine a traversé l’Atlantique.

Comment t’es venue l’idée de ton projet ?

J’ai fait beaucoup d’événementiel et, un jour, j’ai dû aller chercher des chalets pour un événement. Les difficultés rencontrées ce jour-là (transport, lourdeur des panneaux, manipulation, montage…) m’ont poussé à trouver une solution et donc à me lancer dans l’optimisation de chalets propices à l’événementiel. Aujourd’hui, après beaucoup de réflexions, d’ajustements du projet,… j’arrive enfin à un produit prêt pour le marché que je vise.

Pourrais-tu expliquer en quoi consiste la startup fest à laquelle tu as participée ?

La startup fest, c’est un événement qui regroupe toutes sortes de startups plutôt innovantes et qui viennent du monde entier : il y a des Québécois, des Français, des Espagnols, des Belges, etc. L’idée des organisateurs : pouvoir faire des connexions entre startups, voir comment ça se passe ailleurs, etc. On peut aussi participer à des concours de pitch divers avec des prix qui peuvent aller jusqu’à 100.000$ !

Et toi, tu as participé à un concours ?

Oui, à un dont le prix est de mettre en relation avec des personnes qui travaillent dans le même domaine que toi (événementiel, tiny house,…). Bref, on m’a filmé, ils sont en train d’analyser les vidéos et projets. Ils me recontacteront si je suis sélectionné… Le « résultat » n’est pas immédiat, j’attends donc patiemment.

Comment s’est passé ton séjour là-bas, que retires-tu de cette expérience startup fest ?

C’est vraiment enrichissant. Déjà parce qu’on arrive sur un territoire qu’on ne connaît pas. On est obligé de s’ouvrir… Et, naturellement, le Québec pousse à ça : les Québécois sont avenants, entament les discussions… ils sont super accueillants, ouverts ! Si on a peur d’aller vers les gens, c’est eux qui viennent vers vous. Cette ouverture nous apprend quelque part à prendre la parole plus facilement, à mieux pitcher du coup, et à découvrir de nouvelles personnes qui vous donneront des retours et ressentis par rapport à votre projet. Je suis sorti de l’expérience startup fest vachement grandi. À la startup fest, on rencontre énormément de personnes dans divers domaines. Le réseautage et les connexions sont, comme ils disent là-bas, un peu leur sport national. Et je peux le confirmer ! Je suis revenu avec pas mal de cartes de visite de personnes que je pourrai recontacter et avec qui je pourrai travailler.

Tu t’es donc musclé en networking.

Exactement ! 😉

Pourquoi avais-tu tellement envie de faire partie de l’aventure startup fest ?

Je voulais partir parce que j’ai en tête d’internationaliser un jour mon projet, je crois que c’est possible. Je voulais voir ce qui se fait ailleurs et voir si le marché canadien était envisageable pour moi ou pas. C’est dans cette optique-là que je suis parti et la réponse est oui, totalement oui… parce que le pays est ouvert, que les gens rencontrés ont été enthousiastes par rapport à mon projet et qu’ils m’ont affirmé qu’il y avait des possibilités. Ça me donne des ailes, je dois y travailler, mais une fois que mon projet est lancé ici, je sais que j’irai aussi au Canada.

Peux-tu nous donner un exemple de contact utile ou de confirmation de perspective là-bas ?

Oui, bien sûr. Le tout premier jour déjà… nous étions invités à une réception. Il y avait des personnes du consulat québécois, du consulat français, etc. et plusieurs personnes d’incubateurs québécois. Il y avait aussi le président de LOJIC. Nous avons dû tous présenter, en quelques mots, notre projet. Quelques minutes après, le président de LOJIC est venu vers moi, s’est montré très enthousiaste par rapport à mes chalets, me disait qu’il serait intéressant de rencontrer des personnes qui font plus ou moins la même chose… et il m’a poussé à rencontrer d’autres personnes, etc. Il a joué un rôle de facilitateur avec une société qui a un système de chalet en toile. En termes d’inspiration, de contacts utiles, etc. c’est juste génial !

La startup fest met sur pieds pas mal de conférences inspirantes. Y as-tu laissé trainer tes oreilles ? Qu’as-tu pu en retirer ?

J’ai surtout apprécié les conférences qui mettaient en avant les expériences vécues. J’ai écouté des patrons et patronnes d’entreprises importantes. Ils disaient notamment que les startups innovantes étaient les entreprises de demain. Une intervention m’a marqué plus que les autres, c’est celle de Vidéotron qui appuyait le fait que, au Québec, les grosses structures essayaient vivement d’interagir avec des startups. Parce que ce sont les startups qui créent le travail de demain, ce sont elles qui ont les idées nouvelles… et qu’il est intéressant pour des grosses sociétés d’aider les entreprises naissantes… tous s’y retrouvent. Je trouve que cette idée du mentoring, du tutorat manque en Belgique.

Est-ce, selon toi, par crainte des startups de se faire « bouffer » par des monstres ?

Je ne sais pas. De la vision canadienne en tout cas, ce mentoring a vraiment un but de faire avancer les choses, de créer quelque chose de nouveau, ensemble. Le but est constructif, pas de casser la jeunesse ou de s’accaparer l’idée des jeunes. Peut-être que les mentalités ici doivent simplement encore évoluer dans ce sens…

Comment es-tu parvenu à participer à cet événement ? Ce n’est pas tout près, les démarches doivent être compliquées j’image…

Tout d’abord, c’est LinKube qui m’a montré que c’était possible de partir là-bas, notamment via le BIJ (le Bureau International de la Jeunesse). J’ai dû remplir un formulaire et expliquer en quoi mon projet avait un côté innovant. Il y avait une phase de sélection et j’ai eu la chance d’être sélectionné pour partir. On est ensuite pris en charge par le BIJ et par LOJIC qui font le nécessaire pour un voyage serein et qui nous mettent en contact avec des personnes intéressantes pour le projet.

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à tes homologues incubés si, comme toi, ils souhaitent participer à un événement de grande envergure ?

C’est déjà d’être au-delà de l’idée. Si vous voulez que ce soit efficace, que les retours soient concrets, pour que l’expérience soit 100% bénéfique il faut que votre idée soit maturée, que vous soyez déjà rôdés. Après, le conseil, c’est rester ouvert : une expérience à l’étranger est toujours enrichissante. Vous vous frottez à un autre marché et c’est comme ça que vous faites évoluer votre projet, que vous évoluez. Se confronter à d’autres perceptions, à d’autres manières de vivre, c’est très enrichissant d’un point de vue professionnel et personnel. On se rend compte aussi que si on veut internationaliser un projet, il faut bien connaître le marché du pays que l’on convoite. Le marché de cet autre pays ne sera pas le même que le marché Belge, il faut pouvoir s’adapter. Aller avec un produit ou un service autre part et ne pas s’adapter, c’est clairement, je pense, se mettre une balle dans le pied avant même d’avoir commencé.

Un dernier conseil pour la route ?

Oui, il ne faut pas avoir peur de pousser des portes, de franchir des zones que l’on ne connait pas. Parce qu’au final, c’est comme ça qu’on grandit… C’est clair que ce n’est pas facile au début, mais, une fois qu’on a commencé, on a du mal à s’arrêter… (rires)

Antoine, tu es remonté à bloc, dirait-on ? Quelle est la suite pour toi ?

Ouais, à 200% !

Je suis lancé, j’ai mon numéro d’indépendant. Je suis en train de passer les sélections pour participer au programme Boost Up. La première étape est réussie, la deuxième est en cours… il « restera » la troisième… Et si tout se passe bien, en septembre-octobr

e 2018, je serai tout à fait opérationnel.

Merci Antoine !

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